James Bond
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James Bond
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"Ça, ce n'est jamais arrivé à l'autre."
― James Bond[src]

Au service secret de Sa Majesté (On Her Majesty's Secret Service en version originale) est un film d'espionnage britannique réalisé par Peter Hunt et sorti en 1969. Il s'agit du sixième long-métrage de la franchise de James Bond produite par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman par l'intermédiaire de leur société EON Productions. Suite à la décision de l'acteur britannique Sean Connery d'abandonner le rôle après On ne vit que deux fois (1967), le mannequin australien George Lazenby a été choisi pour le remplacer, bien qu'il n'ait eu jusqu'alors aucune expérience d'acteur. Cela restera néanmoins la seule participation de Lazenby à la série puisqu'il décidera à son tour de ne pas reprendre le rôle, notamment en raison de différends survenus avec l'équipe de tournage durant la production.

Le scénario, toujours écrit par Richard Maibaum, suit de près l'intrigue du roman éponyme de l'écrivain britannique Ian Fleming publié en 1963, Peter Hunt ayant convenu avec Broccoli et Saltzman de produire un film plus réaliste et fidèle au roman. Les intrigues des précédents volets déviant parfois fortement de l'histoire originale. Au service secret de Sa Majesté est même aujourd'hui encore considéré comme une des adaptations les plus fidèles à un roman de James Bond, avec notamment Casino Royale (2006). Dans le film, James Bond est confronté une nouvelle fois au cerveau criminel Ernst Stavro Blofeld, qui menace désormais de stériliser l'approvisionnement alimentaire du monde avec un agent bactériologique répandu par douze jeunes femmes, "Les Anges de la mort", à qui il a fait subir un lavage de cerveau à sa clinique du Piz Gloria, dans les Alpes suisses. Au cours de sa mission, Bond rencontre une jeune femme nommée Teresa di Vicenzo (Tracy), avec laquelle il vit sa première histoire d'amour. Outre Lazenby, Au service secret de Sa Majesté met en vedette l'actrice britannique Diana Rigg dans le rôle de Tracy alors que l'acteur américain Telly Savalas succède à Anthony Dawson et à Donald Pleasence dans le rôle de Blofeld. La distribution se compose également de Gabriele Ferzetti, Ilse Steppat, Angela Scoular, George Baker et Catherine Schell alors que Bernard Lee (M), Lois Maxwell (Miss Moneypenny) et Desmond Llewelyn (Q) ont une nouvelle fois repris leurs rôles respectifs des films précédents.

Le budget de Au service secret de Sa Majesté a été estimé à 6 000 000 $[1]. Il a été tourné en Suisse, au Portugal et en Angleterre d'octobre 1968 à juin 1969. Son exploitation en salles a permis de rapporter plus de 64 500 000 $ (438 millions en avril 2019[2]) mais n'a toutefois pas été aussi lucrative que son prédécesseur On ne vit que deux fois. Ce sixième opus reste néanmoins un des films les plus rentables de l'année 1970. Néanmoins, les critiques à la sortie du film ont été mitigées, les avis portant sur la prestation de Lazenby ont été partagés alors que l'absence de Sean Connery, devenu associé au rôle, a été remise en cause. La réputation de Au service secret de Sa Majesté s'est toutefois vivement améliorée au fil du temps au point que le film est actuellement considéré comme un des meilleurs opus de la saga (avec notamment Bons baisers de Russie (1963), Goldfinger (1964), L'espion qui m'aimait (1977), GoldenEye (1995), Casino Royale et Skyfall (2012)) et même un des meilleurs films d'espionnage de tous les temps[3]. Comme les autres films, il a fait l'objet de produits dérivés au cours des décennies suivants sa sortie, plusieurs parties de son intrigue ayant notamment été "ré-imaginées" pour le jeu de rôle sur table James Bond 007 de la société Victory Games et le jeu-vidéo de 2012 007 Legends de l'entreprise Activision.

Synopsis[]

James Bond sauvant Tracy

Bond sauvant Tracy de la noyade.

Sur une plage au Portugal, l'agent de renseignement du MI6 James Bond sauve une jeune femme suicidaire de la noyade mais est ensuite attaqué par des hommes de mains (dont Raphael) alors que cette dernière prend la fuite. Après s'être défait de ses assaillants, l'agent 007 retrouve la belle au casino de l'hôtel Palacio Estoril et apprend qu'elle est la comtesse Teresa di Vicenzo avant de lui venir une nouvelle fois en aide lorsqu'elle perd imprudemment une somme importante au jeu qu'elle n'a pas les moyens de rembourser. Afin de remercier Bond, Tracy l'invite dans sa chambre d'hôtel mais lorsque le Britannique s'y rend, il est à nouveau attaqué par un sbire qu'il parvient également à neutraliser. Il retourne alors dans sa propre chambre et tombe à nouveau sur la comtesse, qui déclare ne pas savoir qui était l'assaillant. Le binôme passe la nuit ensemble mais à son réveil le lendemain matin, l'espion constate que Tracy est parti en lui laissant l'équivalant de sa dette et est enlevé par plusieurs hommes dont deux de ceux qu'il a combattu en quittant l'hôtel pour être conduit jusqu'à l'employeur de ces derniers, Marc-Ange Draco, le chef d'un syndicat du crime européen connu sous le nom de l'Union Corse. Celui-ci est également le père de Tracy et se confie à Bond sur le passé sombre de son enfant unique avant de lui proposer 1 000 000 £ en or s'il l'épouse. Bien qu'il refuse l'offre dans un premier temps, l'agent du MI6 fini par accepter lorsque Draco propose de l'aider à retrouver son ennemi juré Ernst Stavro Blofeld qu'il traque depuis les deux ans qui ont suivi sa dernière mission.

De retour au siège du MI6 à Londres, Bond entre en conflit avec son supérieur hiérarchique M lorsqu'il apprend que la traque de Blofeld lui est retirée en raison de son incapacité à retrouver le criminel en fuite. En colère, il demande à Miss Moneypenny, la secrétaire de M, d'envoyer une lettre de démission à son patron mais cette dernière suggère plutôt au chef du MI6 d'accorder deux semaines de congé à son agent. 007 retrouve ensuite Draco à sa fête d'anniversaire au Portugal mais Tracy se rend compte de l'accord que son père a conclu avec l'agent secret et oblige ce dernier à révéler au commander ce qu'il veut savoir. Draco apprend donc à Bond qu'il a découvert un lien entre Blofeld et un cabinet d'avocats à Berne, en Suisse, puis le protagoniste tombe réellement amoureux de Tracy et débute une relation romantique avec la souveraine. Dans un même temps, le couple se rend à Berne avec Draco où l'agent du MI6 établi que Blofeld a fait appel à un avocat du nom de Gumbold pour changer d'identité et se faire passer pour le comte Balthazard de Bleuchamp, un scientifique qui teste des vaccins sur des allergies dans une clinique privée au Piz Gloria, dans les Alpes suisses. Bond rencontre alors Hilary Bray, un célèbre généalogiste en contact avec Blofeld, qui accepte de le laisser prendre son identité pour s'infiltrer dans le Piz Gloria.

James Bond et les patientes

Bond faisant connaissance avec "les Anges de la mort".

Dans la clinique, l'espion charismatique fait la connaissance des "Anges de la mort", les douze patientes de Blofeld qui ont récemment été guéries de leurs allergies respectives. Tout en séduisant Ruby Bartlett, une des patientes, Bond se rend compte que Blofeld utilise une technologie pour laver les cerveaux des jeunes femmes à des fins encore inconnues alors qu'elles se trouvent dans un état hypnotique. 007 tente subrepticement d'inciter Blofeld à quitter la Suisse pour permettre au MI6 de l'arrêter sans violer la juridiction suisse mais l'antagoniste refuse et démasque le Britannique lorsque un autre agent du MI6 essayant de l'aider est capturé. Blofeld révèle à Bond que son plan actuel consiste à utiliser les "Anges de la mort" pour menacer de propager le "virus Oméga", une arme biologique destinée à induire une infertilité totale chez les plantes et les animaux sur toute la planète si les Nations Unies refusent d'abandonner les lourdes charges à son encontre et de reconnaître son titre de comte. Décidant de garder son ennemi avec lui en pensant qu'il pourrait l'aider à convaincre les autorités qu'il mettra son plan à exécution, le leader de la société du SPECTRE le fait emprisonner dans la salle des machines du téléphérique mais Bond s'échappe à ski et arrive au village de Lauterbrunnen avec Blofeld et ses cohortes à ses trousses. Le militaire tombe alors par hasard sur Tracy, qui a été informée de sa position par son père, et le couple échappe temporairement aux sbires de Blofeld dirigés par son bras droit Irma Bunt après une course-poursuite en voiture. Néanmoins, une tempête de neige oblige Bond et Tracy à se réfugier dans une grange abandonnée où l'Anglais demande la fille de Draco en mariage, qui accepte avec joie de l'épouser. Le lendemain, ils sont à nouveau pris en chasse par Blofeld et ses hommes et sont emportés par une avalanche déclenchée par la fusée éclairante du chef du SPECTRE, entraînant la capture de Tracy alors que Bond est laissé pour mort.

De retour à Londres, M refuse d'aider son agent à arrêter Blofeld car le Premier ministre pense qu'une telle opération serait trop risquée et celui-ci sollicite donc l'aide de Draco et de ses hommes pour mener un assaut en hélicoptère sur le Piz Gloria afin de libérer Tracy et de déjouer les plans du terroriste. Au terme de la confrontation, la nouvelle base du SPECTRE est détruite par l'équipe d'intervention de Draco et Tracy est récupérée après s'être elle-même libérée des gardes mais Blofeld s'enfuit sur une piste de bobsleigh voisine où il se livre à un combat brutal avec 007 avant d'être apparemment tué en se prenant la tête dans la fourchette d'un arbre.

Tracy et Bond lors de la cérémonie de mariage

Bond et Tracy célébrant leur mariage.

Quelques temps plus tard, Bond et Tracy célèbrent leur mariage au domaine de Draco à Estoril, au Portugal, en présence du chef de l’Union Corse, de ses hommes et du personnel du MI6 et se préparent à partir en lune de miel dans l'Aston Martin DBS de l'agent mais alors que 007 s'arrête pour enlever les fleurs de la voiture, Blofeld et Irma Bunt, toujours vivants, les devancent au volant d'une Mercedes et mitraillent l'automobile, tuant Tracy d'une balle dans la tête. Impuissant, Bond ne peut que bercer le corps sans vie de sa bien-aimée.

Distribution[]

Production[]

Genèse du projet et écriture[]

Le roman Au service secret de Sa Majesté était le premier livre de James Bond à avoir été publié après le début de la saga cinématographique et comportait plusieurs détails liés aux films comme l'inclusion de nombreux gadgets et la mention des origines écossaises de Bond en référence à celles de Sean Connery. Ce livre était vraiment important pour les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, qui avaient initialement l'intention de produire son adaptation après Goldfinger, le scénariste Richard Maibaum travaillant à l'époque sur un scénario lié à ce film[2][8]. Cependant, Opération Tonnerre (1965) a été filmé à la place lorsque les litiges juridiques sur les droits du roman en cours ont été réglés entre Ian Fleming et le scénariste Kevin McClory[9]. Au service secret de Sa Majesté devait donc être le prochain film mais sa production a une nouvelle fois été reportée pour favoriser celle de On ne vit que deux fois car il nécessitait de nombreux repérages pour les scènes hivernales en sachant que la Suisse avait connu un hiver chaud et que la neige n'était donc pas assez épaisse. Le roman L'homme au pistolet d'or (1965) devait ensuite être adapté après On ne vit que deux fois mais il a également dû être reporté car le lieu de tournage souhaité, le Cambodge, faisait face à des tensions politiques à l'époque[10].

Après avoir été absent des trois derniers opus, le directeur artistique Syd Cain a été amené à participer à ce film pour offrir une approche plus réaliste et proche de Bons baisers de Russie. Le chef décorateur Ken Adam a donc été évincé du projet en faveur de Peter Lamont, qui a également proposé des concepts plus terre-à-terre pour correspondre avec la nouvelle direction prise par le film[11]. Peter Hunt, qui avait occupé divers postes sur les cinq films précédents dont celui de monteur, avait suffisamment impressionné Broccoli et Saltzman pour se voir proposer le poste de réalisateur, les producteurs considérant que son découpage rapide avait défini le style de la série. Hunt avait également rattrapé le montage funeste de On ne vit que deux fois (ayant entre autres coupé près de 15 minutes de pellicule[12]) en échange de pouvoir diriger le film suivant[2][8]. Il a voulu faire sa marque avec ce nouvel opus, déclarant : "Je voulais que ce soit différent de tout autre film de Bond. C'était mon film, pas celui de quelqu'un d'autre."[13] Au service secret de Sa Majesté est le dernier film sur lequel Hunt a travaillé.

Après avoir travaillé sur tous les films précédents sauf On ne vit que deux fois, Richard Maibaum était à nouveau responsable du scénario de Au service secret de Sa Majesté. À l'image de Bons baisers de Russie, Saltzman et Broccoli ont décidé de mettre de côté les gadgets des films précédents en estimant qu'ils relevaient trop de la science-fiction afin de se concentrer davantage sur l'intrigue[14] Hunt a aussi demandé à l'auteur Simon Raven d'écrire une partie du dialogue entre Tracy et Blofeld dans le Piz Gloria[4], qui devait être "plus pointu, meilleur et plus intellectuel". Contrairement à On ne vit que deux fois, dont l'intrigue était assez éloignée de celle de l'œuvre de Fleming, les producteurs ont décidé de créer une adaptation le plus proche possible du roman, n'ajoutant que quelques séquences dont l'entrée par effraction de Bond dans le bureau de Gumbold à Berne ainsi que le sauvetage et la capture de Tracy. Hunt se présentait même toujours sur le plateau avec une copie du roman comportant des annotations[13][15][4].

Néanmoins, la similarité entre l'intrigue du roman et celle du film ont engendré plusieurs erreurs de continuité dues au fait que les films ne suivent pas l'ordre de publication des romans ; notamment, Blofeld ne reconnaît pas Bond au moment où les deux hommes se rencontrent dans le Piz Gloria malgré le fait qu'ils se soient vu en face-à-face dans On ne vit que deux fois. Ayant anticipé le futur retrait de Connery dans un traitement datant d'avril 1967, Maibaum a écrit qu'une partie du visage de Bond a été gravement touché par une explosion et qu'il devait donc subir une chirurgie esthétique. Sa nouvelle apparence lui aurait ainsi permis de tromper Blofeld au moment de son infiltration dans la clinique et de faciliter la transition entre Connery et George Lazenby mais l'idée a finalement a été abandonnée[8][16].

Pour que les spectateurs prennent conscience qu'il s'agit du même personnage mais qu'il était juste joué par un autre acteur, les producteurs ont inséré plusieurs références aux films précédents, parfois sous la forme de blagues. Ceux-ci comprennent Bond brisant le quatrième mur en déclarant "Ça, ce n'est jamais arrivé à l'autre." à la fin du pré-générique, le générique d'ouverture de Maurice Binder incluant de nombreuses images des films précédents, le concierge de Marc-Ange Draco sifflant le thème de Goldfinger et Bond trouvant des objets liés à James Bond 007 contre Dr. No (1962), Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre dans son bureau. Maibaum a plus tard déclaré que "Lazenby n'était pas idéal pour le rôle" mais que "c'était un scénario merveilleux."

Distribution[]

Lors du tournage de On ne vit que deux fois, Sean Connery a publiquement annoncé vouloir se retirer de la franchise, étant ennuyé par les engagements associés au rôle de Bond et n'étant plus en bons termes avec Broccoli. Conscients que l'acteur écossais ne reviendra pas après avoir joué dans cinq films de la série, Saltzman et Broccoli ont alors auditionné de nombreux acteurs dont les Britanniques Jeremy Brett, Peter Purves, Michael Caine[17], Patrick Mower, John Richardson et Terence Stamp ainsi que l'Américain Dick Van Dyke, le Canadien Daniel Pilon, le Néerlandais Hans De Vries et l'Allemand Eric Braeden. Un des acteurs testés était Timothy Dalton, qui a refusé le rôle en se trouvant trop jeune pour donner suffisamment de poids au personnage, n'ayant que 22 ans à l'époque[18]. L'acteur Roger Moore a également été envisagé mais a lui aussi dû décliné la proposition, vraisemblablement en raison de son engagement avec la série populaire Le Saint[8][11]. L'acteur Adam West a également été envisagé mais a refusé le rôle en estimant qu'il devait être joué par un acteur britannique[19]. Bien qu'il n'eût aucune expérience d'acteur jusqu'alors, George Lazenby a été amené à passer des auditions après que Broccoli et Hunt l'aient vu dans une publicité pour des chocolats Big Fry. L'Australien, mannequin de profession et également ceinture noire de karaté[8], a décroché le rôle après avoir accidentellement cassé le nez du lutteur professionnel russe Yuri Borienko en effectuant un test d'écran aux studios de Pinewood qui était basé sur la scène de combat chorégraphiée dans la chambre de Tracy[4]. Alors que Borienko s'est vu confier le rôle de Grunther, le chef de la sécurité du Piz Gloria[20], Lazenby a signé un contrat pour sept films (par conséquent six après Au service secret de Sa Majesté) mais a finalement été convaincu par son agent Ronan O'Rahilly de quitter la série après ce seul film, ce dernier pensant entre autres que la franchise perdrait de son intérêt dans un monde sexuellement libéré. Dans la préparation de son rôle, Lazenby s'est coupé les cheveux dans le style de Sean Connery et s'est soumis à un coaching pour perdre son fort accent australien[11]. Néanmoins, lorsque Bond se fait passer pour Hilary Bray, le comédien a été doublé dans la version originale par l'acteur George Baker, qui incarne le généalogiste, car Hunt considérait que l'imitation de Lazenby n'était pas assez convaincante. Le comédien a également exigé un cachet de 3 000 £ qu'il a ensuite dépensé pour acheter une Aston Martin. Il était apparemment payé jusqu'à 1 000 £ par jour (environ 16 832 £ en 2020)[21].

Afin de compenser avec le manque de notoriété de Lazenby, Saltzman et Broccoli voulaient confier le rôle de Tracy à une actrice déjà célèbre[4][22] et ont alors approché la cinéaste française Brigitte Bardot, qui était finalement indisponible, ayant décidé de jouer dans le western Shalako (1968) aux côtés de Sean Connery[2][23]. D'autres actrices dont la Britannique Jacqueline Bisset et la Française Catherine Deneuve ont été considérées[8] avant que Diana Rigg, célèbre pour son rôle d'Emma Peel dans la série télévisée culte Chapeau melon et bottes de cuir, n'ait obtenu le rôle après avoir été proposée par son agent, Dennis Salinger[4][23]. Rigg a déclaré avoir accepté le rôle car elle a "toujours voulu jouer dans un film épique."[19]

Hunt et Richard Maibaum ont admiré la performance de Donald Pleasence dans le rôle de Blofeld dans On ne vit que deux fois mais ont souhaité un nouvel interprète du personnage pour ce film. Maibaum avait initialement écrit le rôle de Blofeld en pensant à Max von Sydow[24] ; par coïncidence, von Sydow jouera plus tard le rôle de Blofeld dans le hors-série Jamais plus jamais (1983).

Pour le rôle d'Ernst Stavro Blofeld, Hunt voulait qu'il soit interprété par "quelqu'un de plus sportif", amenant Saltzman et Broccoli à confier le rôle à Telly Savalas[25] que Broccoli connaissait déjà avant le tournage, car les deux hommes jouaient ensemble dans des casinos[4]. Durant le tournage, le comédien a rencontré sa future compagne, Sally Sheridan, qui incarne un des "Anges de la mort" de Blofeld. L'acteur russo-américain Yul Brynner aurait également été considéré pour incarner Blofeld[19].

L'acteur italien Gabriele Ferzetti a décroché le rôle de Draco après que Saltzman et Broccoli l'aient vu dans le film À chacun son dû (1967)[19]. Cependant, en raison de son fort accent italien, Ferzetti a été doublé dans la version originale par l'acteur britannique David de Keyser.

Les producteurs souhaitaient confier le rôle d'Irma Bunt à l'actrice grecque Irène Papas mais celle-ci a été jugée trop sophistiquée et trop sympathique. L'actrice allemande Ilse Steppat a donc été engagée à sa place après qu'une responsable de casting de Munich ait permis à Peter Hunt de la rencontrer, bien qu'elle ne parlait pas très bien anglais[23]. Il s'agit du seul rôle en langue étrangère de Steppat et de sa dernière apparition au cinéma avant son décès le 21 décembre 1969, trois jours après l'avant-première mondiale du film[26][10][19].

George Baker était le voisin de Hunt, ce qui lui a probablement permis d'obtenir le rôle d'Hilary Bray. Il avait également été envisagé par Ian Fleming pour incarner Bond à la création de la série[4].

L'actrice australienne Cassandra Harris a tenté sans succès d'incarner un des "Anges de la mort" de Blofeld mais est arrivée au moment où tous les rôles avaient été distribués[27]. Elle interprétera plus tard la souveraine Lisl von Schlaf dans Rien que pour vos yeux (1981) et sera l'épouse du futur interprète de Bond Pierce Brosnan.

Tournage[]

Piz Gloria

Le Piz Gloria comme il apparaît dans le film.

Le tournage de Au service secret de Sa Majesté a débuté le 21 octobre 1968 au sommet du Schilthorn, près du village de Mürren, dans le canton de Berne, en Suisse, les premières images filmées étant celles de Bond montant les escaliers du bar alpin pour rejoindre les "Anges de la mort" après son arrivée dans la clinique. Les scènes ont bien été tournées dans le Piz Gloria, un restaurant panoramique bâti à 2 970 mètres d'altitude au sommet du Schilthorn, un lieu découvert par le directeur de production Hubert Fröhlich en décembre 1967[23], après trois jours de repérage en France et en Suisse[13]. Le propriétaire du restaurant manquant d'argent, sa construction n'était pas encore achevée à l'époque mais Broccoli et Saltzman ont trouvé l'endroit intéressant et ont proposé leur aide pour finaliser les travaux en fournissant de l'électricité et un ascenseur aérien en échange d'une mise à disposition du Piz Gloria sans restriction pour y effectuer les prises de vue[2][8]. Une piste d'atterrissage pour hélicoptères a notamment dû être construite par le gouvernement suisse sous la supervision et selon les croquis du chef décorateur Syd Cain[23]. Le coût total des travaux s'élevait à 60 000 £[23]. Le véritable restaurant tournant a été agrandi à la fin des années 1980 et le site a été rebaptisé "Piz Gloria" par ses propriétaires, le nom étant utilisé dans le roman de Fleming avant d'être repris par le film. Dans la vie réelle, le seul accès public au bâtiment se fait par téléphérique, à partir de Mürren ou du village voisin de Stechelberg. Le tournage dans les Alpes a été entravé à cause du fait que la Suisse connaissait à ce moment-là l'hiver le plus doux depuis plus de quarante ans[4]. L'équipe était en outre isolée, seul un coup de téléphone aux proches par semaine était autorisé, et des tensions sont montées entre Lazenby et Hunt[2]. La première poursuite à ski a été tournée au Schilthorn et la seconde à Saas Fee alors que les célébrations de noël durant lesquelles Bond est poursuivi par Irma Bunt et ses complices ont été filmées à Grindelwald. La scène où Tracy et Bond se mêlent à une course de stock-car alors qu'ils sont poursuivis par Bunt et ses cohortes a été tournée dans le village voisin de Lauterbrunnen[2], en aménageant une patinoire sur une piste d'avion inutilisée. Diana Rigg et Lazenby étaient eux-mêmes au volant de la voiture en raison du nombre élevé de gros plans.

"Une fois, nous étions en tournage dans une patinoire et Diana et Peter buvaient du champagne à l'intérieur. Bien sûr, je n'étais pas invité puisque Peter était là. Je pouvais les voir par la fenêtre, mais toute l'équipe était dehors en train de piétiner la glace pour essayer de se réchauffer. Donc, quand elle est montée dans la voiture, je suis allé la chercher. Elle ne pouvait pas conduire la voiture correctement et je lui ai parlé de son alcoolisme et d'autres choses du genre, puis elle a sauté et a commencé à crier "il m'attaque dans la voiture !". Je l'ai traitée d'imbécile car elle ne tenait pas compte de l'équipe qui se gelait les fesses dehors. Et ce n'était pas du tout ça en fin de compte, car elle était malade cette nuit-là, et c'était de ma faute si je l'ai interpellée à ce sujet. Je pense que tout le monde est contrarié à un moment donné."
― George Lazenby[src]
James Bond contre Ernst Stavro Blofeld

L'affrontement entre Bond et Blofeld comme il est montré dans le film.

L'affrontement final entre Bond et Blofeld a été tourné avec l'aide d'athlètes olympiques suisses, notamment le champion du monde suisse de bobsleigh Franz Kappus, sur une ancienne piste de bobsleigh de Mürren, à 1 650 mètres d'altitude, qui avait été fermée dans les années 1930 en raison de sa dangerosité et a été rouverte pour le tournage, EON Productions ayant obtenu l'autorisation d'utiliser la piste à condition de la restaurer[2]. La séquence a nécessité huit semaines de travail[8] et l'équipe était coordonnée de manière à ce que jusqu'à 22 descentes puissent être filmées en une journée. Le cadreur et ancien champion de ski Willy Bogner a filmé des plans en étant tiré par un câble derrière un bobsleigh. Lazenby poussait aussi un bobsleigh dans lequel étaient assis sa doublure, Heinz Leu, et le cadreur Alex Barbey. Puisque les cascades en bobsleigh faisaient partie des plans les plus dangereux du film, Lazenby et Telly Savalas n'avaient pas le droit de les effectuer eux-mêmes, ne serait-ce que pour des raisons d'assurance. Durant le tournage, Franz Kappus, qui descendait souvent sur la piste pour s'assurer qu'il n'y ait aucun obstacle, a été percuté par un autre bobsleigh et a dû été transféré à l'hôpital, bien qu'il ait pu survivre[4]. La partie où la tête de Blofeld se coince dans la fourchette de l'arbre a dû être filmée en studio lorsque la cascade, finalement effectuée par Savalas lui-même, a été jugée trop dangereuse pour être filmée sur place. D'autres scènes ont aussi été tournées à l'extérieur de Berne. L'extérieur du bureau de Gumbold est le Schweizerhof, un hôtel cinq étoiles à Berne[2]. Le tournage en Suisse a duré 56 jours de plus que prévu.

En début novembre 1968, alors que la première équipe tournait des scènes au Piz Gloria, la seconde équipe dirigée par John Glen, le futur réalisateur de tous les films de James Bond sortis dans les années 1980, a tourné une poursuite à ski sur le glacier de Tschingel. Les techniques de vue de la nuit américaine et de l'incrustation ont été utilisées pour la première poursuite. Pour les scènes de ski, la production a employé une vingtaine de moniteurs de ski des environs de Mürren comme figurants en plus de l'équipe principale composée de skieurs et de cadreurs spécialisés. Les moniteurs en question étaient logés dans la cabane de Mutthorn. Willy Bogner a filmé des plans alors qu'il glissait sur la pente à 100 km/h[2], parfois à reculons. Le caméraman John Jordan, qui a participé à On ne vit que deux fois, captait quant à lui des images en étant suspendu à un harnais d'hélicoptère[4]. Le skieur alpin Bernhard Russi a également participé au tournage, jouant un skieur du SPECTRE tombé du haut d'une falaise qui s'est écrasé sur une route en contrebas. Blessé à la nuque, il a dû séjourner à l'hôpital durant 3 mois mais peu de temps après sa convalescence, il a été sacré champion du monde de la descente pour la première fois[28]. Pour les plans rapprochés de Diana Rigg en train de skier, l'actrice était agenouillée sur une luge en bois tirée par un skieur professionnel. Chaque année, l'armée suisse dynamite certains flancs de montagne dangereux afin de supprimer la menace d'avalanches. Le scénario prévoyant une telle avalanche, l'équipe de production a travaillé avec l'armée pour repérer les sites appropriés pour le tournage. Lorsqu'ils ont en choisi un, ils ont été consternés de découvrir qu'une avalanche s'était produite naturellement avant que l'équipe ne puisse s'y rendre pour la filmer, de sorte que celle montrée dans le film est une combinaison d'images d'archives, d'effets spéciaux et d'une utilisation intelligente de gros plans et de sons[19][4]. Durant le tournage de l'attaque finale au Piz Gloria, les cascadeurs sautaient d'hélicoptères en plein vol dans de hautes congères d'où ils pouvaient difficilement sortir par leurs propres moyens. Afin de filmer la partie où Tracy affronte Grunther et le fait tomber à travers la balustrade dorée du bar alpin, un morceau de la balustrade a été remplacé par du bambou. L'expérience de l'actrice sur Chapeau melon et bottes de cuir lui alors été utile pour exécuter la scène[4]. Les images du Piz Gloria dynamité ont été réalisées par le superviseur des effets spéciaux John Stears grâce à une maquette[4].

James Bond chez M

La scène dans la maison de M telle que montrée dans le film.

En mars 1969, l'équipe du film a déménagé en Angleterre, dans les studios de Pinewood, pour y tourner des scènes intérieures. La demeure de M, baptisée Quarterdeck dans le film, se nomme en réalité Thames Lawn et est située à à Marlow, dans le Buckinghamshire. En avril, la production a déménagé au Portugal. La scène du pré-générique où Bond sauve Tracy a été tournée sur la plage de Guincho, près d'Estoril, au Portugal[2][8] en mai 1969[4], alors que les scènes du casino ont été filmées à l'hôtel Palacio Estoril à Estoril que Ian Fleming avait fréquenté en 1941[2]. L'assassinat de Tracy a été tourné sur une route de montagne dans le parc national d'Arrábida, entre Setúbal et Sesimbra[2]. Le tournage a pris fin le 23 juin 1969.

Lazenby souhaitait exécuter lui-même la plupart de ses cascades mais le studio ne lui permettait pas. Il s'est finalement cassé le bras en filmant une cascade, retardant ainsi le tournage pour bon nombre de ses scènes. Le manteau que Bond porte au moment de rencontrer Blofeld pour la première fois dans son laboratoire dissimule en réalité le plâtre de Lazenby. Yuri Borienko, présent pour jouer Grunther dans cette scène, devait enlever le manteau à la place de l'acteur car sa blessure l’empêchait de le faire lui-même[19].

James Bond et Tracy faisant l'amour

Une scène d'amour entre Bond et Tracy comme montrée dans le film.

Des tensions entre Lazenby et le reste de l'équipe sont survenues durant le tournage et ont finalement motivé l'ancien mannequin à quitter la série après ce seul film. L'acteur a notamment rapporté que les producteurs rejetaient toujours ses suggestions en raison de son manque d'expérience dans le cinéma et qu'ils ne lui ont pas permis de bénéficier d'un encadrement malgré son manque d'expérience. De plus, Hunt ne l'abordait que par l'intermédiaire de son assistant et avait demandé au reste de l'équipe de garder une certaine distance avec lui afin qu'il soit seul comme Bond[19]. Beaucoup de personnes estimaient aussi que Lazenby ne rivalisait pas avec Sean Connery, ayant poussé l'acteur à saboter une interview de Diana Rigg. Cette dernière, furieuse, méprisait désormais le comédien et s'est "vengée" en mangeant de l'ail avant de filmer chaque scène d'amour[19]. Les producteurs étaient de leur côté agacés par le comportement de Lazenby, lui reprochant entre autres son jeune âge et le fait qu'il ait gâché une fête liée au film[19].

Musique[]

John Barry

John Barry, compositeur de la musique du film.

Plusieurs critiques ont soutenu que la bande originale de Au service secret de Sa Majesté était "peut-être la meilleure partition de la série"[29]. Elle a été composée, arrangée et dirigée par John Barry dont c'était la sixième contribution à la série. Ce dernier a choisi d'utiliser plus d'instruments électroniques et un son plus agressif dans la musique. Comme pour James Bond 007 contre Dr. No et Bons baisers de Russie, Peter Hunt a autorisé un thème titre instrumental pour le film puisque la production ne savait pas comment intégrer le titre "Au service secret de Sa Majesté" dans les paroles[4]. Barry a également composé la chanson d'amour We Have All the Time in the World, dont les paroles ont été écrites par Hal David, le parolier attitré de Louis Armstrong, qui interprète la chanson[9]. La chanson est entendue durant le montage de la relation amoureuse entre Bond et Tracy, entre la fête d'anniversaire de Draco au Portugal et le cambriolage par Bond du cabinet d'avocats Gebrüder Gumbold à Berne, en Suisse. We Have All the Time in the World sera ensuite réutilisée plus de cinquante ans plus tard dans le générique de fin du film Mourir peut attendre (2021).

Barry et David ont également écrit deux autres chansons pour le film, toutes deux interprétées par la chanteuse danoise Nina. L'une, intitulée "Do You Know How Christmas Trees Are Grown ?", apparaît dans plusieurs scènes du film[30]. L'autre, "The More Things Change", a été enregistrée par Nina lors de la même session, mais n'a pas figuré dans le film terminé. Au lieu de cela, elle est apparue en face B du single britannique de "Do You Know How Christmas Trees Are Grown ?" et une version instrumentale est apparue sur le LP Ready When You Are J.B. de John Barry en 1970[31].

Sortie[]

L'avant-première de Au service secret de Sa Majesté s'est tenue le 18 décembre 1969 à l'Odeon Leicester Square à Londres. La séquence de l'avalanche du film avait été enregistrée en stéréo et l'Odeon a installé un nouveau système de haut-parleurs pour intensifier l'effet[20]. Selon le Daily Mirror, George Lazenby s'est présenté à l'évènement avec une barbe et des longs cheveux. L'acteur a rapporté que Saltzman et Broccoli ont essayé de le convaincre de se raser pour l'occasion afin de ressembler à Bond mais qu'il a refusé car il avait déjà décidé de ne pas apparaître dans un autre film de la série. Cela a généré des tensions supplémentaires dans sa relation avec les producteurs[19], bien que Lazenby soit resté ami avec Saltzman[11].

Le film est également sorti le 18 décembre aux États-Unis et s'est hissé en tête du box-office américain en rapportant 1,2 millions de dollars à sa première semaine d'exploitation. Il a ensuite été le film le plus rentable en janvier 1970. Au Royaume-Uni, Au service secret de Sa Majesté a rapporté 750 000 £ et a été le film le plus rentable de l'année. Le métrage a rapporté 64,6 millions de dollars à travers le monde, la moitié des recettes de On ne vit que deux fois, mais il était toujours un des films les plus rentables de 1969. Il était également un des films de 1969 les plus populaires en France où il a totalisé 1 958 172 entrées dont 599 131 à Paris[1], prenant ainsi la 14ème place au box-office de l'année[11]. Ce sixième volet est néanmoins le premier de la série à ne pas atteindre le seuil des 2 000 000 entrées dans le pays[8], ce qui est peut-être dû à la concurrence de ce film avec d'autres succès de la même année comme Il était une fois dans l'Ouest, Le cerveau ou Hibernatus[11]. Néanmoins, malgré la croyance persistante selon laquelle Au service secret de Sa Majesté a été un échec au box-office, il est toujours un des films les plus rentables de 1969 et avec l'inflation prise en compte, il s'est même avéré être plus rentable que de nombreux autres opus de la saga dont certains films de Pierce Brosnan et les deux volets de Timothy Dalton[32].

Médias[]

Photos[]

Vidéos[]

Notes[]

  • Au service secret de Sa Majesté est un film de James Bond assez unique pour plusieurs raisons car il est :
    • Le premier film où Bond n'est pas incarné par Sean Connery.
    • Le seul film tourné et dont l'histoire se passe uniquement en Europe.
    • L'un des trois seuls films avec James Bond 007 contre Dr. No et Bons baisers de Russie dont la musique accompagnant le générique d'ouverture ne comporte pas de parole.
    • L'un des deux seuls films avec On ne vit que deux fois où Bond se marie mais néanmoins le seul où il le fait par amour (son mariage dans On ne vit que deux fois ayant été organisé dans le cadre de sa mission).
    • L'un des trois seuls films avec Casino Royale et Skyfall dont une scène se déroule dans le domicile de M.
    • L'un des trois films avec Casino Royale et Mourir peut attendre à recourir au flashback (dans la dernière scène dans le bureau de M, Bond "voit" Tracy être emmenée par les hommes de Blofeld à travers une fenêtre).
    • Le premier film (et le seul avant l'ère de Pierce Brosnan) à être mis en scène par un réalisateur (en l'occurrence Peter Hunt) dont ce sera le seul film de James Bond.
    • Le film le plus long jusqu'à Casino Royale.
    • Le seul film dans lequel Bond ne tue aucun personnage connu, mise à part des gardes du Piz Gloria anonymes.
    • Le seul film dans lequel Bond et Blofeld s'affrontent physiquement.
  • La célèbre réplique "Ça, ce n'est jamais arrivé à l'autre" que Bond prononce à la fin de la séquence de pré-générique marque peut-être le seul exemple dans un film de la franchise où un personnage semble s'adresser aux spectateurs.
  • Ce film reflète son époque, entre autres marquée par la mode pop psychédélique, à travers ses tendances vestimentaires car Bond révise ici sa garde-robe à plusieurs reprises, notamment en portant des chemises à jabot ainsi qu'une redingote avec un chapeau et des lunettes et plus tard un kilt lorsqu'il se fait passer pour Hilary Bray.
  • Le violet est une couleur très présente dans ce film. Sachant qu'elle est associée à la royauté, certaines personnes ont spéculé qu'elle a été utilisée pour traduire le caractère majestueux de Bond alors qu'il s'agissait simplement de la couleur préférée de Syd Cain.
  • Un lanceur de couteaux a été engagé pour filmer la scène où Bond lance un couteau sur le calendrier de Draco en pénétrant dans son salon mais il ne faisait que manquer sa cible. John Stears a donc lui-même pris les choses en main et a atteint sa cible à la première tentative.
  • Durant le tournage, les actrices interprétant les "Anges de la mort" se sont mises au crochet à la suggestion de l'actrice Joanna Lumley (l'ange anglais) alors que l'équipe masculine se livrait à des parties de poker nocturnes. Les acteurs et l'équipe étaient payés quotidiennement en espèces et Telly Savalas, étant un joueur expérimenté, a pris l'intégralité du cachet de Lazenby, sous la forme d'une mallette pleine d'argent liquide. La perte de l'argent de l'ancien mannequin a été si dévastatrice que Harry Saltzman a défié Savalas à sa propre partie de poker, réussissant finalement à rembourser Lazenby[19][21].
  • Lors du tournage de la scène où Ruby Bartlett (Angela Scoular) écrit le numéro de sa chambre sur la jambe de Bond, Lazenby lui a fait une blague avec un membre de l'équipe en plaçant une saucisse réchauffée sous son kilt. Restant professionnelle, Scoular a à peine réagi à la plaisanterie[19].
  • La partie où Bond glisse le long du pont glacé du Piz Gloria pour tirer sur les gardes durant l'assaut final était une idée de Peter Hunt[19].
  • Le dialogue de Bond à l'adresse d'un chien Saint-Bernard après avoir vaincu Blofeld a été improvisé par Lazenby[19].
  • Lors du tournage de la scène finale où Tracy est tuée, Lazenby a fondu en larmes à la première prise et Hunt a insisté pour refaire la scène en déclarant : "James Bond ne pleure pas."[10][23] Ironiquement, dans Skyfall, Bond pleure lorsque M meurt dans ses bras.
  • En 1976, une version radicalement modifiée du film a été diffusée sur le réseau américain ABC. L'ordre des scènes a été revisité afin d'inclure plus d'action dans la première moitié du film, débutant par la séquence où Bond s'échappe du Piz Gloria. La majeure partie des scènes étaient donc montrées sous forme de flashbacks. Le film était divisé en deux parties et comprenait une voix-off ainsi que des effets spéciaux pour servir de transitions entre les scènes[27].
  • C'est l'un des deux films de James Bond préférés du cinéaste à succès Christopher Nolan[10] (l'autre étant L'espion qui m'aimait (1977))[33], qui a alors intégré de nombreuses références à ce film dans Inception (2010)[19].
  • Au service secret de Sa Majesté est également le film de James Bond préféré du réalisateur Steven Soderbergh, qui possède même une photo dédicacée de Lazenby et a parlé longuement de son intérêt pour ce film en novembre 2013[34][35].
  • Au service secret de Sa Majesté et Casino Royale sont aussi les films de James Bond préférés de Cary Joji Fukunaga, réalisateur de Mourir peut attendre[36][37]. Le producteur actuel de la série Michael G. Wilson a en outre déclaré durant la promotion de ce dernier film qu'Albert Broccoli pensait qu'Au service secret de Sa Majesté était un des films les mieux écrits et les plus importants de la saga[36].
  • Sean Connery aurait plus tard déclaré qu'il aurait préféré jouer dans un film de James Bond similaire à Au service secret de Sa Majesté, par opposition à On ne vit que deux fois[19].

Références[]

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=9028
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 2,10 2,11 et 2,12 Evin, Guillaume Perriot, Laurent (2020), Bons baisers du monde. ISBN 2100810820
  3. https://www.vulture.com/article/best-spy-movies-ranked.html
  4. 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05 4,06 4,07 4,08 4,09 4,10 4,11 4,12 4,13 4,14 et 4,15 Au service secret de Sa Majesté (2006) DVD, bonus : Commentaire audio
  5. Serge Nadaud pour l'avant-dernière réplique.
  6. http://doublagefrancophone.lebonforum.com/t8980-au-service-secret-de-sa-majeste-peter-hunt-1969
  7. https://www.mi6-hq.com/sections/articles/biography-nikki-van-der-zyl
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8 et 8,9 Evin, Guillaume (2015). James Bond: L'encyclopédie 007. ISBN 275562227X
  9. 9,0 et 9,1 Smith, Jim ; Lavington, Steve (2002). Bond Films. Virgin Books. ISBN 0753507099
  10. 10,0 10,1 10,2 et 10,3 https://screenrant.com/james-bond-behind-the-scenes-on-her-majestys-secret-service/
  11. 11,0 11,1 11,2 11,3 11,4 et 11,5 https://www.dvdclassik.com/critique/au-service-secret-de-sa-majeste-hunt
  12. https://www.commander007.net/1967/on-ne-vit-que-deux-fois-les-scenes-coupees/
  13. 13,0 13,1 et 13,2 https://anderetijden.nl/aflevering/370/De-vergeten-007
  14. Dimare, Philip C. (2011). Movies in American History: An Encyclopedia. ABC-CLIO. ISBN 159884296X
  15. https://jamesbond007.net/portfolio/au-service-secret-de-sa-majeste-1963/
  16. https://screenrant.com/bond-her-majestys-secret-service-movie-plastic-surgery-plot/
  17. https://www.allocine.fr/article/dossiers/cinema/dossier-18592573/?page=4&tab=0
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  19. 19,00 19,01 19,02 19,03 19,04 19,05 19,06 19,07 19,08 19,09 19,10 19,11 19,12 19,13 19,14 19,15 et 19,16 https://www.imdb.com/title/tt0064757/trivia/
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  22. Brun, Frédéric Dherbier, (2015), James Bond Girls. ISBN 2851208543
  23. 23,0 23,1 23,2 23,3 23,4 23,5 et 23,6 Auteurs multiples (1998). James Bond Magazine N°8.
  24. Field, Matthew (2015). Some kind of hero : 007 : the remarkable story of the James Bond films. Ajay Chowdhury. Stroud, Gloucestershire. ISBN 0750964219. OCLC 930556527.
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  31. Burlingame, Jon (2012). The Music of James Bond. Oxford: Oxford University Press. ISBN 0199358850
  32. https://www.007james.com/articles/box_office.php
  33. https://screenrant.com/james-bond-christopher-nolan-favorite-movies/
  34. https://www.indiewire.com/2013/11/steven-soderberghs-favorite-james-bond-movie-127342/amp/
  35. https://www.commander007.net/2014/au-service-secret-de-sa-majeste-par-steven-soderbergh/
  36. 36,0 et 36,1 https://www.commander007.net/2021/nttd-le-point-sur-la-promotion-20/
  37. https://screenrant.com/james-bond-favorite-movies-cary-fukunaga-response/
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