James Bond
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James Bond
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James Bond: "Réjouissez-vous, Saunders ; l'opération est un succès et officiellement, à votre crédit."
Saunders: "Croyez-bien que les choses ne se passeront pas comme ça, 007. J'informerais M que vous avez délibérément manqué votre cible, vous aviez ordre d'abattre ce tireur du KGB."
James Bond: "Vous savez ce que j'en fais des ordres, je ne tue que des professionnels. Cette fille ne savait même pas par quel bout on prend une arme. Vous n'avez qu'à lui dire ce que vous voulez. S'il me limoge, je lui dirais merci... Qui que soit cette fille, il y a tout de même des cas dans la vie où tuer n'est pas jouer."
―James Bond et Saunders[src]

Tuer n'est pas jouer (The Living Daylights en version originale) est un film d'espionnage et d'action britannique réalisé par le cinéaste John Glen et sorti en 1987. Il s'agit du quinzième long-métrage de la franchise de James Bond produite par la société EON Productions et du premier des deux qui mettent en scène l'acteur britannique Timothy Dalton dans le rôle de l'espion britannique. Ce dernier succède donc à Roger Moore, qui avait incarné le personnage dans sept films de 1973 à 1985 avant d'abandonner le rôle en raison de son âge avancé. Dalton incarnera également Bond dans le film suivant, Permis de tuer (1989), toujours mis en scène par Glen. Comme les opus précédents, Tuer n'est pas jouer est produit par Albert R. Broccoli ainsi que son beau-fils Michael G. Wilson et est co-produit par Barbara Broccoli, la fille de Broccoli.

Il est tiré de la nouvelle Bons baisers de Berlin (The Living Daylights en version originale) de l'écrivain et ancien espion Ian Fleming extraite de son recueil Meilleurs vœux de la Jamaïque. Tuer n'est pas jouer propose une intrigue globalement originale dans laquelle Bond s'allie à une violoncelliste tchécoslovaque du nom de Kara Milovy alors qu'il enquête sur le commanditaire d'une opération des services secrets soviétique visant à exterminer des agents britanniques et américains. Ce qui le mettra finalement sur la piste d'un trafic d'armes mené par l'ancien militaire américain Brad Whitaker et le général perfide du KGB Georgi Koskov. Le long-métrage est le dernier film à reprendre le titre d'une histoire de Fleming avant Casino Royale (2006). En dehors de la présence de Dalton, il est marqué par celle de l'actrice britannique Maryam d'Abo, qui incarne Kara Milovy. Tuer n'est pas jouer met également en vedette Jeroen Krabbé, Joe Don Baker, John Rhys-Davies, Art Malik, Andreas Wisniewski et Thomas Wheatley alors que Robert Brown, Desmond Llewelyn, Geoffrey Keen et Walter Gotell reprennent leurs rôles respectifs des films précédents. Il est aussi notable pour être le premier à ne pas présenter l'actrice canadienne Lois Maxwell dans le rôle iconique de Miss Moneypenny, cette dernière étant remplacée par Caroline Bliss, qui fera aussi une brève apparition dans Permis de tuer. Le film est aussi le premier depuis Vivre et laisser mourir (1973) à faire revenir le personnage de Felix Leiter, interprété brièvement par un nouvel acteur, l'Américain John Terry.

Le budget de Tuer n'est pas jouer est estimé à 30 000 000 $[1] et il a rapporté plus de 190 000 000 $ (environ 430 millions en avril 2019[2]) à travers le monde. Le film a reçu des critiques généralement positives, principalement en raison du réalisme de son intrigue et de la performance de Dalton, qui est souvent considéré comme l'un des meilleurs interprètes de James Bond[3]. Le manque d'humour et de personnages marquants a néanmoins été reproché par certaines critiques. En outre, contrairement aux précédents films, qui ont notamment été "ré-imaginés" pour des jeux de rôle sur table James Bond 007, Tuer n'est pas jouer n'a jamais été adapté en roman ni en jeu-vidéo.

Synopsis[]

Suite à l'assassinat d'un de ses collègues par un mystérieux tueur lors d'un exercice au rocher de Gibraltar, James Bond est amené à participer à une opération secrète à Bratislava, en Tchécoslovaquie, qui vise à aider un général transfuge du KGB, Georgi Koskov, à passer à l'Ouest durant l'entracte d'un concert de musique classique. Au cours de l'opération, l'agent britannique remarque une violoncelliste blonde de l'orchestre qui tente d'abattre le général soviétique dans sa fuite, probablement pour le compte du KGB. Mais pressentant que la jeune femme n'est pas une professionnelle, il outrepasse ses ordres en décidant de ne pas la tuer. Aidé par ses collègues Saunders et Rosika Miklos ainsi que de l'agent Q, 007 permet ensuite à Koskov de gagner l'Autriche via un oléoduc aménagé avant de passer en Grande-Bretagne.

Koskov et ses informations

Bond, Koskov, M et Gray durant le débriefing.

Durant le débriefing qui s'ensuit dans une maison sécurisée de la campagne britannique, en présence de M (le supérieur de Bond), et de Frederick Gray (le ministre de la Défense), Koskov leur apprend que l'actuel dirigeant du KGB, Leonid Pushkin, aurait relancé une opération soviétique baptisée "Smiert Spionam", qui consiste à éliminer des agents britanniques et américains. Opération qui a déjà coûté la vie à l'agent 004 sur le rocher de Gibraltar. Cependant, alors que Bond, M et Gray se retirent pour alerter les autorités compétentes, Necros, un tueur du KGB, attaque le refuge et enlève Koskov après avoir tué ou blessé plusieurs agents. M charge alors Bond d'aller tuer Pushkin lors d'une convention commerciale à Tanger, au Maroc, pour prévenir d'autres meurtres d'agents et contrer l'opération Smiert Spionam. Mais Bond doute des affirmations de Koskov et décide de s'intéresser à la violoncelliste, qui a auparavant été identifiée par la secrétaire Miss Moneypenny comme étant Kara Milovy. Il la retrouve à Bratislava en se faisant passer pour un ami de Koskov. Repéré et poursuivi par les agents du KGB, le binôme fuit dans les Alpes et réussi à passer la frontière autrichienne, en partie grâce à l'équipement de l'Aston Martin V8 conduite par 007 qu'il détruit durant sa fuite. Au même moment, Pushkin rencontre Brad Whitaker, un trafiquant d'armes et ancien militaire américain vivant à Tanger, et annule un accord d'armement que les Russes avaient précédemment conclu avec lui. Koskov se révèle alors être, avec Whitaker, le véritable commanditaire de "Smiert Spionam". Ayant besoin de l'acompte des Soviétiques dans le cadre de leurs plans, les deux hommes conviennent de se débarrasser de Pushkin avant le dernier jour de la convention commerciale de Tanger si Bond ne s'en prend pas lui-même au chef du KGB selon leur stratagème.

Pushkin confronté

Bond confrontant Pushkin.

À Vienne, en Autriche, Bond se rapproche de Kara et retrouve Saunders à la fête foraine du Prater. Celui-ci lui apprend l'alliance entre Koskov et Whitaker avant d'être éliminé par Necros, qui disparaît sans être vu en incriminant Pushkin afin que 007 élimine le général. Se rendant à Tanger avec Kara, l'agent du MI6 se confronte à Pushkin, qui nie être impliqué dans "Smiert Spionam" et lui apprend qu'il tentait d'arrêter Koskov pour le détournement de fonds gouvernementaux. Désormais conscient de la corruption de Koskov, Bond décide de s'allier avec Pushkin pour en savoir plus sur les intentions du "transfuge" et de Whitaker. Ils simulent l'assassinat du Russe par Bond durant la convention, puis ce dernier échappe à la police marocaine grâce à deux jeunes femmes nommées Liz et Ava. Ces dernières se révèlent être des agents de la CIA et conduisent l'espion anglais à son homologue américain Felix Leiter, qui surveille Whitaker depuis sa rencontre avec Pushkin. Malheureusement, à son retour auprès de Kara, 007 est joué par cette dernière, qui drogue son martini après que Whitaker lui ait fait croire que le commander était un agent du KGB essayant de la manipuler pour retrouver Koskov et le tuer. 007 est alors enlevé par Koskov et Necros et placé dans un avion-cargo.

Au réveil de Bond, Kara réalise son erreur et aide l'agent à ouvrir une boîte réfrigérante dans laquelle sont cachés des diamants, l'acompte fourni par les Soviétiques à Koskov et à Whitaker. Koskov révèle ensuite son intention de livrer 007 à son subordonné, le colonel Feyador, dans une base aérienne soviétique d'Afghanistan afin de le faire emprisonner en le faisant passer pour le meurtrier de Pushkin. Arrivé à la base, le perfide militaire trahi également Kara et la fait emprisonner avec son ennemi. Après une confrontation avec leurs gardiens, Bond et Kara parviennent à s'échapper et libèrent un détenu afghan sur le point d'être exécuté. Celui-ci se révèle être Kamran Shah, le chef des moudjahidines locaux en guerre contre les Soviétiques. Décidant de s'allier avec les résistants, 007 et sa partenaire les accompagnent le lendemain sur les lieux d'une transaction entre Koskov et les moudjahidines. Ils se rendent compte que le contrebandier utilise l'acompte russe pour acheter aux moudjahidines une importante cargaison d'opium que Whitaker et lui prévoient de revendre aux États-Unis. Ils comptent en tirer d'énormes profits ainsi que des armements à la pointe de la technologie pour les Soviétiques, afin de renforcer l'ascendant russe en Afghanistan.

James Bond contre Necros

Bond affrontant Necros.

Avec l'aide de Kamran, Bond amorce une bombe dans l'avion-cargo de transport d'opium, prêt au départ sur le tarmac. Mais il est repéré et forcé de se dissimuler dans l'appareil pendant que Kamran et ses hommes engagent les Soviétiques dans une fusillade. Kara et James profitent du chaos pour s'échapper à bord de l'avion malgré les tentatives de Koskov et de ses hommes pour les arrêter, mais Necros monte également à bord de l'appareil qui décolle et engage 007 dans un combat avant qu'il ne puisse désamorcer la bombe dont le compte à rebours défile. Lorsque la trappe arrière de l'avion s'ouvre par l'action maladroite de Kara aux commandes, ils se retrouvent tous deux suspendus au-dessus du vide sur les filets contenant les sacs d'opium. Bond coupe les mailles du filet qui laisse s'échapper la drogue, déjouant les plans de Koskov et de Whitaker, puis se débarrasse de Necros qui chute à son tour, et remonte dans l'avion à temps pour désamorcer la bombe. Il aide également Kamran et ses forces à échapper aux Soviétiques en larguant depuis l'avion ladite bombe qui détruit un pont, expédiant l'armée soviétique dans un gouffre. L'avion s'écrase peu de temps après à cause d'une fuite de kérosène mais Bond et Kara parviennent à en sortir à temps.

À Tanger, Bond s'infiltre dans la villa de Whitaker avec l'aide de Felix Leiter pour y capturer Koskov. Mais Whitaker tente de le tuer avec son équipement high-tech quand il apprend que sa drogue a disparu. 007 réussi à le tuer grâce à un gadget mis à sa disposition par Q avant son départ pour Bratislava. Entretemps, les Soviétiques mènent un raid dans le repaire et capturent Koskov que Pushkin fait rapatrier à Moscou par "la bière diplomatique", suggérant que le traître sera exécuté. Bond s'arrange ensuite pour que toutes les charges à l'encontre de Kara soient annulées étant donné que la jeune femme était manipulée par Koskov depuis le début de l'opération.

Kara et Bond s'embrassant dans la loge

Bond et Kara s'embrassant.

Finalement, Kara joue à Vienne en tournée mondiale. Suite à quoi elle est présentée par M à l'ancien chef du KGB Anatol Alexis Gogol, désormais diplomate, qui lui obtient un visa lui permettant de quitter le bloc de l'Est à volonté. La violoncelliste retrouve ensuite Bond dans sa loge alors que l'agent secret était censé partir en mission et ils s'embrassent passionnément.

Distribution[]

Production[]

Genèse du projet et écriture[]

À l'automne 1985, après la déception critique et financière[5] du précédent volet de la franchise, Dangereusement vôtre, les scénaristes Richard Maibaum et Michael G. Wilson ont commencé à écrire le prochain scénario en sachant que Roger Moore, l'interprète de James Bond dans les sept derniers opus, ne reprendra pas son rôle en raison de son âge avancé[5]. L'idée de produire une préquelle à la série a été envisagée mais finalement rejetée par le producteur Albert R. Broccoli[6][7][8]. Maibaum a confié à ce propos : "Je pensais, et Mike Wilson également, que le script était plutôt bon. Quoiqu’il en soit, M. Broccoli, qui sait mieux que personne ce qu’attend le public, a aimé le script ; mais il disait que le public n’était pas intéressé de voir Bond comme un amateur en plein apprentissage. Il voulait voir un James Bond en pleine possession de ses moyens. Alors monsieur Broccoli nous a dit : "Les amis, il va falloir réessayer"[9]. Malgré cela, le concept de produire un reboot à la saga sera utilisé des années plus tard avec Casino Royale.

Wilson et Maibaum ont alors écrit un nouveau scénario en se basant en partie sur la nouvelle Bons baisers de Berlin de Ian Fleming, qui est parue pour la première fois le 4 février 1962 dans le Sunday Times avant d'être publiée aux États-Unis en juin 1962 dans le magazine Argosy sous le titre Berlin Escape et intégrée dans le recueil Meilleurs vœux de la Jamaïque en 1966, deux ans après le décès de Fleming. La première ébauche du scénario a été remise le 5 décembre 1985 et incluait déjà les personnages principaux comme Kara Milovy, Brad Whitaker et Necros, pour certains sous d'autres noms. L'intrigue était assez semblable au film mais comprenait plusieurs différences notables[7]. D'autres scénarios seront écrits par la suite. De plus, l'acronyme de l'organisation de contre-espionnage russe du SMERSH "Smiert Spionam" (traduite par "Mort aux espions"), présente dans les romans de Fleming, sert de base aux scénarios.

Distribution[]

Puisque Roger Moore ne reviendrait pas pour cette nouvelle aventure, Broccoli et Wilson devaient trouver un nouvel acteur pour incarner James Bond. Ils ont donc décidé de recréer le personnage en engageant un comédien "jeune et viril" afin qu'il corresponde mieux à la description de l'espion faite par Fleming dans ses romans. En 1986, des dizaines d'acteurs comme le Néo-Zélandais Sam Neill[10][11], le Français Lambert Wilson et l'Irlandais Pierce Brosnan ont été auditionné à travers le monde[12], Brosnan étant rapidement devenu le favori après avoir passé trois jours de tests d'écran sur des scènes de James Bond 007 contre Dr. No (1962), Bons baisers de Russie (1963) et Au service secret de Sa Majesté (1969)[13]. L'acteur a donc signé un pré-contrat au printemps 1986. Mais l'annonce qu'il pourrait devenir le nouvel interprète de 007 a amené la chaîne BBC à lancer une cinquième saison de la série qui l'a fait connaître, Les enquêtes de Remington Steele, alors qu'elle était sur le point d'être arrêtée pour faute d'audience. En conséquence, Brosnan devint indisponible. Il devait rejoindre le tournage de la série du fait de son contrat afin d'éviter de payer une amende de 20 000 000 $[13]. Broccoli ne voulait pas, quant à lui, que le prochain interprète de James Bond apparaisse en même temps dans une série. Il a donc été confirmé en juillet 1986 que Brosnan ne jouerait pas le célèbre agent secret. L'acteur américain Mel Gibson a également été suggéré par la société Metro-Goldwyn-Mayer mais Broccoli aurait rejeté la proposition parce qu'il n'était pas britannique[5][14].

Suite à cela, Dana Broccoli, la femme du producteur, a suggéré "en catastrophe" le nom de Timothy Dalton. Mais Broccoli s'était montré réticent puisque l'acteur semblait se désintéresser du rôle, ayant refusé de prendre la relève de Sean Connery à l'époque d'Au service secret de Sa Majesté et de Les diamants sont éternels (1971)[3]. En outre, Dalton allait bientôt être indisponible car il s'apprêtait à tourner le film Brenda Starr (1989) ainsi qu'une pièce de théâtre. Il a néanmoins accepté de devenir le nouvel interprète de Bond à condition de pouvoir le jouer "sérieusement". Sa brillante performance lors des auditions aurait impressionné Charles Juroe, le directeur du marketing d'EON Productions, si bien que le comédien a pu signer un contrat le 30 juillet 1986 pour incarner 007 dans au moins trois films, devenant le quatrième homme à incarner l'espion britannique après Sean Connery, George Lazenby et Roger Moore.

Pour le rôle de Kara Milovy, l'actrice française Mathilda May aurait passé des auditions pour incarner la James Bond Girl alors que l'actrice italienne Jasmine Maimone était l'une des trois finalistes pour l'obtention du rôle[15]. Maryam d'Abo a finalement été choisie après avoir croisé Barbara Broccoli en sortant de la douche de leur club de sport londonien[16]. Elle aura donc enfin obtenu un rôle dans un James Bond après avoir postulé deux fois sans succès, pour Octopussy (1983) et Dangereusement vôtre.

Pour incarner Brad Whitaker, l'acteur américain Lee Van Cleef a été envisagé[15] avant que Joe Don Baker n'obtienne le rôle en raison de sa performance dans la série télévisée Edge of Darkness[17] (dont le réalisateur, Martin Campbell, mettra plus tard en scène GoldenEye (1995) et Casino Royale). Baker contribuera à nouveau à la série des James Bond quelques années plus tard en incarnant l'agent de la CIA Jack Wade dans GoldenEye et Demain ne meurt jamais (1997).

Le rôle emblématique de Miss Moneypenny a dû être remanié pour ce film et il a été décidé de faire appel à une actrice plus jeune, pour permettre au film de conserver le réalisme de la relation de flirt entre la secrétaire de M et un James Bond plus jeune. L'actrice britannique Caroline Bliss, qui n'avait que 26 ans à l'époque, a été choisie pour succéder à Lois Maxwell. Afin de se démarquer de son iconique prédécesseur, Bliss a choisi de faire porter des lunettes à sa version de Moneypenny[18].

L'acteur allemand Walter Gotell, qui incarne Anatol Alexis Gogol dans tous les films de la franchise depuis L'espion qui m'aimait (1977), devait à l'origine avoir un rôle plus important, mais le comédien étant malade au moment du tournage, le personnage de Leonid Pushkin a été créé pour le remplacer, bien que Gotell ait brièvement repris son rôle dans la séquence finale du film. Certains fans spéculent également que Rubavitch, la petite-amie de Pushkin vue à Tanger, devait initialement être Rubelvitch, la secrétaire de Gogol, compte tenu de la similitude des noms et de leurs apparences, et que cette dernière a été remplacée pour la même raison que Gogol.

À l'origine, un cascadeur devait jouer le rôle de l'assassin à Gibraltar, mais après avoir visionné les rushs, le réalisateur John Glen a préféré l'attribuer à un véritable acteur et l'a donc confié au Britannique Carl Rigg. À l'époque, Rigg était au chômage et restait à la maison pour s'occuper de son bébé tandis que sa femme était en voyage d'affaires. Dès qu'il a reçu l'appel, il a laissé le bébé à une voisine, a laissé à sa femme un mot lui disant qu'il était parti pour jouer dans un film de James Bond, et a pris le premier avion pour Gibraltar afin de commencer le tournage[15].

Concernant les agents 002 et 004, qui apparaissent dans la séquence de pré-générique aux côtés de Bond, leurs interprètes respectifs Glyn Baker et Frederick Warder ont été choisi pour leurs ressemblances avec Lazenby et Moore. Le but de la séquence était d'amener les spectateurs à se demander lequel des trois agents était 007 avant que son visage ne soit montré[15].

Morten Harket, le chanteur principal du groupe A-ha, qui interprète la chanson titre du film, s'était vu proposer un rôle d'homme de main. Il a finalement décliné l'offre, par faute de temps mais aussi parce qu'il avait l'impression que les producteurs le voulaient plus pour sa popularité du moment que pour ses talents d'acteur[6].

Le perroquet aperçu dans la cuisine que Necros attaque afin de capturer Koskov est en fait le même que celui apparu dans Rien que pour vos yeux (1981) dans lequel l'oiseau avait un rôle parlant.

Tuer n'est pas jouer est enfin le dernier film à montrer un groupe de James Bond Girls, une pratique courante dans les films de John Glen. De nombreuses jeunes femmes ont en effet été rassemblées dans la piscine de la villa de Brad Whitaker.

Tournage[]

Saut en parachute

Le saut en parachute de Bond, 002 et 004 tel que montré dans le film.

Le tournage du film a débuté le 17 septembre 1986, avec la deuxième équipe dirigée par Arthur Wooster, par la séquence de pré-générique sur le rocher de Gibraltar. Les cascadeurs aériens B.J. Worth et Jake Lombard ont effectué le saut en parachute depuis le C-130 Hercules dans lequel, dans le film, M briefait Bond, 002 et 004 sur leur mission. Bien que l'avion porte les insignes de la Royal Air Force, le modèle utilisé dans le film appartenait en réalité à l'armée de l'air espagnole. Il a ensuite été réutilisé pour les séquences afghanes où il porte cette fois les insignes de l'armée soviétique. En conséquence, lorsqu'à la fin du film Bond et Necros se battent sur la rampe ouverte de l'avion, ils sont censés être à bord d'un C-130. Le plan où l'assassin tombe dans le vide présente pourtant un avion-cargo bimoteur, un C-123 Provider. Worth et Lombard ont doublé les acteurs dans cette scène.

Scène de la Land Rover

La scène de la Land Rover telle que montrée dans le film.

Des installations militaires britanniques, dont une route d'accès réservée au ministère de la Défense, ont été utilisées par la production pour le tournage du pré-générique. Bien que le film montre Bond et l'assassin se battre sur la Land Rover qui roule à toute vitesse avant de détruire une clôture de sécurité au-dessus d'une falaise, l'équipe a essentiellement utilisé un même tronçon de route sous des angles différents. Le plan montrant la Land Rover dans le vide a en outre été filmé à Beachy Head, au Royaume-Uni[2]. Bond a été doublé par le cascadeur Simon Crane dans certains plans[19] et a été remplacé par un mannequin dans celui où il s'extrait du camion pour une chute libre en parachute. Plan qui a quant à lui été tourné dans le désert des Mojaves, aux États-Unis. Concernant les figurants, Crane, le superviseur des cascades Paul Weston et Michel Julienne, le fils du coordinateur français des cascades automobiles Rémy Julienne, peuvent être aperçus dans la séquence[20].

Le 29 septembre, des scènes ont été filmées dans les studios Pinewood à Londres sous la direction de John Glen. La semaine suivante, les acteurs et l'équipe technique se sont déplacés à Vienne pour y tourner diverses scènes, notamment au Volksoper Wien, dans la salle de concert du Château de Schönbrunn et dans le parc d'attractions du Prater. C'est durant leur séjour dans la ville que la presse a rencontré Timothy Dalton et Maryam d'Abo pour la première fois. Les séquences se déroulant à Bratislava ont également été filmées à Vienne, le Volksporer représentant l'extérieur du conservatoire de Bratislava alors que les plans intérieurs ont été tournés à la Sofiensäle. La scène du tramway a été filmée à Währing, le 18ème arrondissement de Vienne, alors que la poursuite à la frontière autrichienne a été tournée en Carinthie, également en Autriche, notamment sur le lac Weissensee[19]. L'emplacement de la douane tel que montré dans le film est cependant fictif puisqu'il n'y a en réalité aucune montagne à la frontière entre l'Autriche et la Slovaquie (ex-Tchécoslovaquie)[21]. La poursuite était par ailleurs originellement conçue comme une scène de yachting sur glace mais Glen a dû repenser la scène comme il l'a lui-même confié : "Nous n'avons pas pu faire venir les chars à glace en Autriche. Ils ne vont que là où la glace est bonne." Dans la partie où Bond et Kara glissent dans la neige sur l'étui du violoncelle, des pétards ont été installés pour simuler les tirs des poursuivants russes[22]. L'étui en question était équipé de petits skis invisibles et d'une poignée de commande à l'intérieur pour le diriger[2].

Necros contre le majordome

La scène de combat entre Necros et l'agent telle que montrée dans le film.

Près de deux semaines après que la deuxième équipe ait tourné à Gibraltar, la première équipe a tourné la scène de combat entre Andreas Wisniewski et le cascadeur Bill Weston, qui incarne l'agent déguisé en majordome présent à la maison attaquée par Necros. La séquence a été filmée en trois jours durant lesquels Weston s'est fracturé un doigt et a été accidentellement assommé par un coup de pied de Wisniewski[23]. Le lendemain, l'équipe a travaillé dans la Stonor House, dans l'Oxfordshire, en Angleterre, qui figurait le refuge de Blayden House. Le meurtre du laitier aux mains de Necros a été filmé à White Pond Farm, qui se situe à trois minutes du manoir[2]. Il s'agissait aussi des premières images filmées par Jeroen Krabbé.

L'équipe a ensuite tourné pendant six semaines au Maroc, notamment à Ouarzazate, l'Afghanistan étant sous occupation soviétique en 1986. De nombreux figurants afghans ont en fait été joués par des soldats de l'armée marocaine, qui avaient l'avantage de pouvoir se présenter sur le tournage avec leurs propres armes. Les prises ont été faites dans un ancien poste français qui a notamment été utilisé pour représenter l'Afrique du Nord dans le film Gladiator (2000) et la Somalie dans La chute du faucon noir (2001). De nombreux membres de l'équipe étaient tombés malade en raison du manque de nourriture et Albert Broccoli a fait venir des pâtes d'Italie[22]. La villa de Whitaker était représentée par le musée Forbes de Tanger, une propriété située à l'intérieur du Palais Mendoub appartenant à l'entrepreneur Malcolm Forbes, décédé moins de trois ans après la sortie du film. L'intérieur du repaire a cependant été recréé dans les studios Pinewood. La scène sur le bateau de Linda (Belle Avery) a été filmée au port de Tanger[19].

Tir de roquette

Le tir de la roquette tel que montré dans le film.

Lorsque l'équipe est revenue à Pinewood vers décembre 1986, elle a reçu la visite du prince Charles et de Lady Di durant laquelle Diana a brisé une bouteille en sucre sur la tête de Charles. Le tir de la roquette dans le laboratoire de Q a en outre été déclenché par Charles lui-même. Des scènes inconnues ont également été filmées en Italie (bien que le pays ne figure pas dans le film) et les principales prises de vue ont pris fin le 13 février 1987, six jours avant que Broccoli n'ait été promu Officier de l'Ordre de l'Empire britannique.

Musique[]

Tuer n'est pas jouer est le dernier film de James Bond dont la bande originale a été composée par John Barry. La musique du film se distingue par l'introduction de pistes rythmiques électroniques séquencées et superposées à l'orchestre, une innovation relativement nouvelle à l'époque. La chanson-titre du film a comme susmentionné été interprétée par A-ha mais le groupe et Barry se sont mal entendus, ce qui a donné lieu à deux versions de la chanson-titre.

Necros le tueur

Necros avec son baladeur.

Tuer n'est pas jouer a été le premier volet de la saga à utiliser des chansons différentes pour le générique de début et le générique de fin. La chanson du générique de fin, "If There Was A Man" (dont l'instrumental est entendue durant les scènes d'amour), a été interprétée par le groupe The Pretenders, Chrissie Hynde en étant la chanteuse. Le groupe a également interprété la chanson "Where Has Everybody Gone ?", que l'on entend régulièrement dans le baladeur de Necros. La mélodie de la chanson a également été utilisée dans la partition pour accompagner l'assassin durant les scènes d'action.

Kara s'entraînant

Kara jouant le Quatuor à cordes en ré majeur d'Alexandre Borodine.

En outre, du fait que Kara est une violoncelliste, le film comporte un certain nombre de morceaux de musique classique. La 40e Symphonie en sol mineur de Mozart (1er mouvement) est jouée par l'orchestre du Conservatoire de Bratislava lorsque Koskov s'enfuit. Comme le dit Moneypenny à Bond, Kara va ensuite jouer le Quatuor à cordes en ré majeur d'Alexandre Borodine et le final de l'acte II des Noces de Figaro de Mozart (à Vienne) figure également dans le film. À l'arrivée de Bond à Vienne, un orchestre à l'extérieur de l'hôtel joue un mouvement de la valse Wein, Weib und Gesang de Johann Strauss. Avant que 007 ne soit drogué par Kara, celle-ci répète le solo de violoncelle du premier mouvement du concerto pour violoncelle en si mineur de Dvořák[24]. Finalement, Kara et un orchestre (dirigé à l'écran par John Barry) interprètent les Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski.

Sortie[]

Le prince et la princesse de Galles ont assisté à l'avant-première de Tuer n'est pas jouer le 29 juin 1987 à l'Odeon Leicester Square, à Londres. Le film a rapporté l'équivalent de 191 185 897 $ (338 879 453 $ avec la correction de l'inflation) dont 51 185 897 $ aux États-Unis[1]. Il a rapporté plus de recettes que d'autres blockbusters sortis cet été, dont L’arme fatale, Predator et Running Man[3]. À sa semaine d'ouverture, il a rapporté 11 000 000 $, dépassant les 5,2 millions de dollars rapportés par Génération perdue, qui est sorti le même jour. Le film a donc bénéficié d'un meilleur démarrage que Octopussy et ses 8,9 millions mais n'a toutefois pas battu Dangereusement vôtre et ses 13,3 millions de dollars. En France, Tuer n'est pas jouer est sorti le 16 septembre 1987 et a totalisé 1 955 471 entrées dont 559 440 à Paris[1]. Il s'agit du deuxième film de la série le moins rentable dans le pays après Au service secret de Sa Majesté[25].

En outre, Tuer n'est pas jouer a été l'un des premiers films notablement victimes de piratage vidéo, des séquences en basse qualité volées durant la production ayant été commercialisées comme s'il s'agissait du projet achevé. La production a donc dû expliquer à travers des articles de journaux qu'il ne s'agissait pas du véritable film[13].

Controverse[]

Comme pour celle de Rien que pour vos yeux, l'affiche principale du film, qui montre Bond debout face à Kara de dos (jouée par le mannequin américain Kathy Stangel), a été controversée, certaines personnes à l'esprit sectaire estimant qu'elle évoquait la violence à l'égard des femmes[15].

Médias[]

Photos[]

Vidéos[]

Notes[]

  • La voiture conduite par Bond dans ce film est comme mentionné précédemment une Aston Martin V8, un modèle qui réapparaîtra plus de trois décennies plus tard dans Mourir peut attendre (2021). Tuer n'est pas jouer marque donc le grand retour de l'Aston Martin, qui avait été conduite pour la dernière fois par George Lazenby dans Au service secret de Sa Majesté.
  • C'est à ce jour la dernière occasion où le bureau de M est installé dans un cadre inhabituel. Il a auparavant été installé à bord du HMS Tenby, un sous-marin de la Royal Navy, dans On ne vit que deux fois (1967), dans l'épave du RMS Queen Elizabeth dans le port de Hong Kong dans L'homme au pistolet d'or (1974), dans un tombeau égyptien dans L'espion qui m'aimait et dans un monastère brésilien dans Moonraker (1979).
  • Tuer n'est pas jouer partage plusieurs éléments avec Rien que pour vos yeux :
    • Les deux intrigues se déroulent pendant la guerre froide et sont considérés comme plus sérieuses et réalistes que la plupart des autres films de leur époque.
    • Dans les deux films, Bond s'est montré particulièrement romantique et attentionné envers la James Bond Girl (Kara Milovy dans Tuer n'est pas jouer / Melina Havelock dans Rien que pour vos yeux), rappelant ainsi la relation du protagoniste avec Tracy dans Au service secret de Sa Majesté.
    • Ils mettent tous deux en scène un antagoniste initialement présenté comme un allié de Bond et de la Grande-Bretagne (Georgi Koskov dans Tuer n'est pas jouer / Aris Kristatos dans Rien que pour vos yeux) qui reporte la responsabilité de ses crimes sur son rival (Leonid Puskin pour Koskov / Milos Columbo pour Kristatos) avant de se révéler être un agent double soviétique et un trafiquant de drogue.
    • Les deux films présentent également un assassin blond et imposant (Necros dans Tuer n'est pas jouer / Erich Kriegler dans Rien que pour vos yeux) qui sont tous deux tués en étant précipités dans le vide par Bond.
    • En outre, les deux films comportent des scènes de poursuites dans les Alpes (l'Autriche dans Tuer n'est pas jouer / l'Italie dans Rien que pour vos yeux) et mettent en scène le même perroquet, comme indiqué ci-dessus.
  • Tuer n'est pas jouer comporte également de nombreuses similitudes avec Octopussy :
    • L'intrigue policière des deux films débute lorsqu'un agent "00" (respectivement 004 et 009) est assassiné.
    • Les deux histoires se déroulent à un moment donné en Europe de l'Est (en Autriche pour Tuer n'est pas jouer et en Allemagne pour Octopussy).
    • Les deux intrigues présentent un général soviétique corrompu (Georgi Koskov dans Tuer n'est pas jouer / le général Orlov dans Octopussy) impliqué dans des opérations de contrebande et qui est opposé à son rival du KGB (Leonid Pushkin et Gogol) lorsque ce dernier mène sa propre enquête sur lui.
    • Dans les deux films, un collègue de Bond est assassiné par des hommes de main ennemis (Saunders est tué par Necros dans Tuer n'est pas jouer et l'allié de 007 Vijay est tué par un yo-yo-scie de l'homme de main Gobinda dans Octopussy).
    • Les deux films comportent une scène dans laquelle Bond affronte et tue l'homme de main du méchant dans ou sur un avion avant de sortir de l'appareil avec la James Bond Girl peu de temps avant le crash.
    • En outre, Tuer n'est pas jouer et Octopussy sont tous deux basés sur une nouvelle du recueil Meilleurs vœux de la Jamaïque.

Références[]

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